ZAGREEN: une démarche éco-responsable dans l'univers du ski
Avec une situation climatique qui se dégrade d’année en année il n’est pas rare de nos jours de croiser des projets ambitieux essayant de diminuer autant que possible notre impact ou tout du moins, de trouver des alternatives à des pratiques trop polluantes sur l’environnement.
Depuis septembre 2015 ZAG a vu naître en interne le programme ZAGREEN. Ce programme est le fruit d’une réflexion et d’une volonté des salariés de vouloir changer les choses et surtout les pratiques en faveur de l’environnement au sein de leur entreprise. Cette dynamique à donc vu le jour en 2016 et ne cesse de se développer année après année avec notamment Nicolas, Responsable RSE et prototypiste R&D chez ZAG.
Au cœur du débat et intéressé par le sujet il a remarqué avec d’autres qu’il était possible, malgré les nombreux freins qu’il rencontrerait, de faire changer les choses. Chargé du programme ZAGREEN il tente aujourd’hui, notamment grâce à l’aide de nombreuses recherches scientifiques et documentation, à revoir l’organisation interne de l’entreprise, pôles par pôles, pour déceler des pratiques trop polluantes où les alternatives existent. Auquel cas il cherche des solutions à mettre en œuvre. Ce travail en collaboration avec chacun chez ZAG permet notamment de mettre en exergue des procédés devenu trop archaïques à notre société changeante.
Alors pour en savoir plus nous nous sommes intéressés à son point de vue sur la situation (concernant le ski) et son boulot !
Nicolas Perier
" Travaillant au sein de l’équipe ZAG depuis maintenant 8ans j’ai eu l’occasion d’évoluer petit à petit au sein de l’entreprise. Passionné de ski mais également par les enjeux climatiques et énergétiques qui se jouent en ce moment j’adore apprendre et réfléchir à des solutions.
La Direction Générale ayant décidé de mettre tous les moyens en place pour accélérer l’éco-responsabilité de la marque, la création du poste de Responsable RSE est devenue une évidence !
Partie prenante depuis le début de ZAGreen, un programme lancé en 2016 pour développer l’éco-responsabilité et l’éco-conception chez ZAG, j’ai eu le souhait de pouvoir m’investir plus dans cette dynamique car cela représentait pour moi un bon moyen de mettre en application ce que mes centres d’intérêts, mes valeurs et mon objectif professionnel.
Désormais au poste de Responsable RSE, chargé du programme ZAGreen je suis ravi de pouvoir faire évoluer le programme qui prends cette année une nouvelle tournure en passant à l’étape supérieure et je suis très enthousiaste à l’idée de gérer le projet de « A à Z ».
L'EVOLUTION DU SKI DE RANDONNÉE ET DES ENJEUX CLIMATIQUES
Hello Nico ! Toi qui t’intéresses justement aux enjeux climatologiques que nous sommes en train de vivre, peux-tu nous dire comment la pratique du ski évolue selon toi ?
« Salut ! Eh bien à vrai dire c’est compliqué de traduire une telle tendance comme ça mais de ce que j’ai pu constater, les gens skient avec des skis plus fins. La tendance des skis larges est moins en vogue sans doute par le manque de conditions optimales pour ce type de skis. De plus en plus de gens s’essaient à la rando afin de sortir un peu plus en montagne, afin de trouver une alternative à la course à pied en hiver.
Autrement en ce qui concerne les infrastructures, le bilan est à contraster selon moi ! Certains projets sont ahurissants de nos jours et à contrario d’autres stations cherchent des alternatives intelligentes pour diminuer leur impact tel qu’un damage moins régulier, une aide pour le covoiturage et l’accessibilité de la station par les transports en commun… Il y a du bon et du mauvais. »
Et du côté de l’industrie du ski, quels sont les changements que tu as pu observer ces dernières années ?
« J’ai l’impression qu’en ce qui concerne les fabricants de matériel, seules les petites entreprises se manifestent car cela implique des restructurations moins grandes et moins coûteuses. Cependant le vice c’est que ce type d’entreprise se situe souvent dans un secteur de niche, les empêchant de « percer » et d’être connues. Le matériel est pensé pour les performances plutôt que pour le plaisir alors qu’en finalité il n’y a que peu de personnes qui utilisent le matériel à son plein potentiel.
Je remarque néanmoins que dans le textile beaucoup d’entreprises commencent à prendre le pas et mettent en place des processus pour modifier leur chaîne de production comme avec l’utilisation de matériaux recyclés, de processus de fabrication moins énergivores… »
ZAGREEN: éco-conception et éco-responsabilité
En 2016 le programme ZAGREEN a vu le jour, c’est quoi concrètement ?
« Alors en fait c’est parti d’une volonté de la direction de réduire notre impact sur l’environnement puis d’une évolution globale des tendances. Directement concernés par les changements climatiques, il nous est paru évident que d’agir en vertu de notre terrain de jeu était plus que primordial. »
ZAGREEN c’est donc la mise en place d’un programme qui a pour but de réduire l'impact environnemental de la marque. Concrètement cela concerne désormais notre résine, nos fibres utilisées dans les skis, les carres recyclées, la récupération des déchets, l’investissement dans des associations pour l’environnement…
Ici chez ZAG comment a-t-on fait justement ?
« Dans un premier temps nous avons commencé par étudier nos impacts aux différentes échelles. Cela nous a permis de nous rendre compte des points à travailler en priorité. Nous essayons de trouver à chaque étape des solutions mais certains points sont plus cruciaux que d’autres comme la production ou encore la logistique.
L’idée c’est de pouvoir lever des freins sur des problèmes tout en pérennisant l’activité économique de l’entreprise. Faire des modifications engendre des coûts qui ne peuvent pas toujours être supportés pour l’entreprise. Nous faisons aujourd’hui face à beaucoup de freins. J’ai pris l’habitude de dire que lorsque l’on veut changer les choses « Il y a de fortes chances pour que ce soit plus long, plus contraignant et plus cher » alors je m’acharne !
Aujourd’hui beaucoup de personnes sont au courant des enjeux mais ne sont pas encore prêt à changer leurs modes de fonctionnement. C’est un véritable challenge.
La prochaine étape est de diminuer les dépenses énergétiques lors du processus de production mais c’est difficile à contrôler car ce sont nos sous-traitant. »
Que conseillerais-tu aux skieurs qui souhaiteraient diminuer leur impact ?
Je pense que le premier point sur lequel on peut jouer ce sont les déplacements. En effet, le premier facteur polluant lié à l’activité hivernale ce sont les transports. Pour ce faire je n’invente rien, le covoiturage est la chose qui fonctionne le mieux avec les trains. Cette solution permet de réduire d’un côté la pollution mais aussi de désengorger les routes et les parkings, de diminuer la pollution sonore, diminuer les frais de transports… Tout le monde est gagnant ! Et si prendre sa voiture n’est pas l’idéal, de nombreux trains et bus affrètent depuis quelques années les stations, il suffit de se renseigner !
Un rapport de l’Ademe nous signale que « le train est le moyen de transport idéal mais aussi le moins impactant en termes d’émissions de CO2 et de pollution de l’air : à distance égale, il pollue 8 fois moins que la voiture et 14 fois moins que l’avion. Pour faire les derniers kilomètres jusqu’en station, de nombreuses lignes de bus fonctionnent en hiver pour relier les gares routières et ferroviaires aux stations d'altitude. » Ademe (les vacances au ski)
Si l’on vient en vacances au ski, favoriser les locations d’appartements plutôt que l’hôtel c’est aussi une façon de réduire son impact écologique.
Elire une station de ski qui a le label Flocon vert, développé par l’association Mountain Riders et fondé sur 20 critères exigeants (aménagement, soutien aux initiatives durables, sensibilisation des visiteurs, gestion de l’eau, mobilité…) vous permet notamment de favoriser une station qui se manifeste pour l’environnement...
Si certaines personnes ne skient que très peu dans la saison, louer est à la fois une solution plus écologique et économique. C’est bien d’y songer avant d’acheter. »
A ce propos, quand renouveler sa paire de ski ?
« Ouf, cela va vraiment dépendre du niveau d’utilisation. Tant qu’il n’y a pas de casse normalement il n’y a pas besoin de les changer ! S’il n’y a pas de délaminement, de parties qui se décollent, le ski peut encore skier. Si un défaut est constaté plus il est vite pris en compte mieux c’est pour la répration! »
Comment entretiens-tu les skis de manière durable ?
« Alors jusqu’à présent il n’existe pas 36 solutions. On peut éventuellement farter ses skis moins régulièrement et avec des farts plus respectueux pour l’environnement (supprimer le fluor). Certaines solutions existent avec des fartes bio-sourcé ou des système de farte « à vie »
Et nos ambassadeurs justement qu’ont-t’ils répondu à la question : « Est-ce que tu as ré-adapté ta manière de skier ?
Antoine Mesnage
" Ah super question ça, on touche la corde sensible ! Effectivement je suis en train de réadapter quelque part ma manière de skier et surtout de pratiquer. Féru de sport, pour moi allier différentes pratiques c’est un aboutissement même de la polyvalence ! J’essaies notamment de combiner le ski avec du vélo pour l’approche ou du parapente pour la descente. Je trouve à mon ski également un moyen de transport pour faire d’autres sports."
Baptiste Baudry
« Yes carrément cela fait quelques années maintenant que j’intègre à ma réflexion l’aspect plus écolo des choses. Alors bien entendu je fais comme tout le monde les petites initiatives perso de la vie courante pour diminuer mon impact mais j’essaie aussi dans ma pratique de diminuer mes émissions. Cela se traduit par moins de voyages, je me déplace plus souvent à vélo, je bannis l’héliski… Il faut réussir à concilier toutes les passions que l’on a avec les enjeux actuels. Plus ça va plus ça m’attire ! »
Laurie Renoton
« En ce qui me concerne j’essaie de diminuer au maximum l’usage de la voiture dans mon quotidien. J’ai l’avantage de pouvoir skier derrière la maison donc de ce point de vue là je n’émets pas trop. J’arrive ainsi à limiter les allers-retour, et à partir directement les skis aux pieds. Mon petit bémol c’est sur mes déplacements en compétition. Il n’est pas rare de faire plus de 6h de voiture pour 2h de course. J’essaie de limiter au maximum ce genre de déplacements. Ce que j’aimerais bien essayer de faire c’est de partir en vélo avec les skis sur le dos pour aller toucher de la neige plus haut ! »